Pourquoi le purin d’ortie fait-il tant parler de lui ?
Si vous traînez un peu vos bottes du côté des potagers ou que vous suivez quelques jardiniers passionnés sur les réseaux, vous avez sans doute déjà entendu parler du fameux purin d’ortie. Derrière ce nom un brin rustique, se cache un trésor vert : une solution naturelle, économique et ultra efficace pour chouchouter son jardin.
Et le mieux dans l’histoire ? Ce fertilisant maison ne coûte quasiment rien, sa fabrication se fait en quelques étapes simples, et il se révèle redoutablement performant à la fois pour nourrir les plantes… et pour les protéger ! Alors que demander de plus ? Une petite odeur ? Oh oui, on y reviendra…
Les bienfaits (vraiment) surprenants du purin d’ortie
À la fois engrais et traitement naturel, le purin d’ortie est un produit multifonction qui coche toutes les cases que nous aimons sur okcompost.fr :
- Riche en azote : parfait pour stimuler la croissance des feuilles, surtout au printemps.
- Contient des minéraux : calcium, fer, magnésium, potassium… autant de nutriments essentiels à une croissance équilibrée.
- Renforce la résistance des plantes : il aide à lutter contre certaines maladies comme le mildiou ou la rouille, et repousse efficacement certains insectes.
- Favorise la biodiversité microbienne : excellent allié de la vie du sol et de son équilibre naturel.
- 100% gratuit et zéro déchet : les orties poussent souvent en abondance, là où personne ne les attend (ni ne les veut !).
Bref, le purin d’ortie, c’est un peu comme une potion magique version jardinier écolo. Et l’utiliser, c’est aussi faire le choix de méthodes douces et durables pour son potager.
Récolter les orties sans se faire piquer (ou presque)
Avant de parler grande cuisine (de jardin, évidemment), encore faut-il mettre la main sur ces fameuses orties. Une balade en bord de haie, près des talus ou à la lisière des bois, et vous en trouverez sûrement quelques bouquets bien fournis.
Munissez-vous :
- D’une paire de gants bien épais (les orties ne plaisantent pas avec leurs poils urticants).
- D’un sécateur ou d’un couteau.
- D’un grand sac ou d’un seau pour transporter votre récolte.
Privilégiez les jeunes pousses, plus tendres et plus concentrées en nutriments. Coupez à environ 10-15 cm du sol, en respectant bien sûr la plante et son environnement. N’êtes-vous pas là pour collaborer avec dame nature, et non pour la piller ?
Recette maison : Comment préparer du purin d’ortie
Même sans diplôme de chimie biologique, vous pouvez réaliser votre propre purin d’ortie en toute simplicité. Voici les étapes de base :
- Ingrédients :
- 1 kg d’orties fraîches (sans les racines, de préférence)
- 10 litres d’eau (de pluie si possible, évitez l’eau chlorée)
- Étapes :
- Coupez vos orties en morceaux grossiers et placez-les dans un grand récipient (seau en plastique, cuve, bidon… jamais en métal, qui risquerait de réagir avec le mélange).
- Couvrez d’eau, remuez, puis laissez fermenter à température ambiante, à l’ombre, pendant environ 10 à 15 jours.
- Remuez quotidiennement pour bien activer la fermentation.
- Quand de petites bulles n’apparaissent plus à la surface, votre purin est prêt. Filtrez-le à l’aide d’un vieux torchon ou d’une passoire fine.
Attention nez sensibles, à ce stade, l’odeur peut être… comment dire… vivace ! Mais dites-vous que c’est le parfum de l’efficacité ! Certains le surnomment d’ailleurs « le parfum du jardinier persévérant ».
Utilisation du purin d’ortie : le bon dosage au bon moment
Maintenant que votre potion est prête, il s’agit de bien l’utiliser. Car même naturel, le purin d’ortie est un concentré costaud. Il faut donc le diluer avant de l’appliquer :
- Comme engrais foliaire : diluez à 5 % (soit 0,5 litre de purin pour 10 litres d’eau) et pulvérisez sur les feuilles 1 fois par semaine.
- Comme engrais au sol : diluez à 10 % (1 litre de purin pour 10 litres d’eau) et arrosez au pied des plantes.
- En répulsif naturel : même dilution que pour les feuilles, mais à pulvériser plutôt le soir, pour éviter les brûlures au soleil.
N’utilisez pas le purin plus d’1 fois par semaine. Un excès pourrait stresser vos plantes ou favoriser les maladies fongiques. Comme toujours, en jardinage comme ailleurs, le mieux est l’ennemi du bien.
Parmi les plantes qui adorent le purin d’ortie, on retrouve les tomates, les courgettes, les salades ou encore les fraisiers. En revanche, évitez de l’utiliser sur les légumineuses (pois, haricots) qui n’apprécient pas forcément l’excès d’azote.
Et l’odeur, on en parle ?
Impossible de passer sous silence ce détail souvent redouté. Oui, le purin d’ortie sent fort. Très fort même. Mais quelques astuces permettent de limiter les désagréments :
- Placez le récipient loin des lieux de vie et de passage.
- Ajoutez un peu de poudre de pierre ou du charbon végétal dans la préparation pour neutraliser les odeurs.
- Stockez le purin filtré dans des contenants bien fermés et à l’ombre.
- Et surtout… gardez le nez loin du seau pendant le filtrage !
Vous verrez, avec l’habitude, vous reconnaîtrez cette petite « fragrance » d’un mélange prêt à l’emploi.
Une solution durable et pleine de sens
Fabriquer et utiliser du purin d’ortie, c’est choisir une voie de bon sens : comprendre le fonctionnement de ses plantes, observer la biodiversité, et sortir du modèle standardisé des engrais chimiques. Parce qu’au fond, qui connaît mieux son jardin que celui ou celle qui y marche tous les jours ?
Et puis entre nous, transformer une « mauvaise herbe » en or vert pour les tomates, ça a quelque chose de magique, non ?
À celles et ceux qui aiment sentir la terre sous leurs ongles, qui sourient quand une coccinelle se pose sur une feuille de radis, le purin d’ortie dira naturellement : bienvenue dans le cercle des jardiniers à l’écoute de la nature.
Bonus : et si on compostait le restant d’orties ?
Une fois votre purin filtré, ne jetez surtout pas les résidus d’ortie ! Ces déchets verts sont riches en nutriments et se compostent à merveille. Mélangez-les aux autres apports du moment (déchets de cuisine, feuilles sèches, tonte de gazon…) pour enrichir votre tas de compost.
Ces orties auront alors une seconde vie, et viendront nourrir encore une fois la terre, dans un cycle parfait. Comme quoi, dans un jardin naturel, rien ne se perd — tout se transforme et se réinvente.
Alors, prêt(e) à tester le purin d’ortie ? Racontez-nous vos essais dans les commentaires ! Et si vous cherchez d’autres astuces pour jardiner sans produits chimiques, fouillez dans les autres articles du blog… il s’y cache peut-être votre prochaine découverte !